Historique

En 2001, la commune de Sâles est née de la fusion des quatre villages suivants, dont vous trouverez leur historique : 

Maules

Maules, en patois « Mâlè », est un toponyme qui vient du latin « molas », « meules de moulin », parce que, jadis, un éperon rocheux fournissait de grosses pierres propres à la mouture du blé. En 955 déjà, le lieu s’appelle « Molas superiores », devenu « Molis » en 1145 et « Moles » en 1179.

Maules appartint d’abord aux seigneurs du même nom, où un château était situé sur les hauteurs du village. Au début du 13e siècle, la seigneurie passa à Guy de Montagny, puis à Antoine de la Tour, seigneur d’Illens. En 1387, Jacques Champion, châtelain de Vaulruz, l’acheta pour 1500 florins environ, mais ses descendants vendirent le tout à Fribourg en 1538 pour le prix de 5000 écus.

En 1699, Maules et les territoires voisins furent victimes d’un fléau naturel, probablement d’une invasion de vermine qui dévorait tout. Pour conjurer ce malheur, il fut décrété que la St-Garin, la St-Théodule, la St-Magnus et la Ste-Brigitte seraient jours fériés.

Le village fit partie du baillage de Vaulruz jusqu’en 1798, puis du district de Bulle jusqu’en 1848 et enfin du district de la Gruyère.

De nos jours, s’il n’y a de traces de château que sur les armoiries de l’ancienne commune de Maules, ce passé historique vaut néanmoins aux habitants le sobriquet de « petits seigneurs » ou « chignoré » en patois.

Le terrain pour la construction de la chapelle de Maules, sise au cœur du village, fut cédé en 1666. Ce sanctuaire dédié à St-Joseph et à la Sainte Famille, fut béni en 1670 par le curé Fragnière de Sâles.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la commune de Maules exploita les grandes tourbières situées sur le haut du village. Ce terrain, d’une superficie de 66 poses, était devenu totalement inculte et fut vendu à l’armée.

D’autres informations par Marianne Rolle, « Maules », in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)

Romanens

Romanens, « Remanin » en patois fribourgeois, existait déjà au temps des Romains.

Romanens fut-il, à cette époque, un poste d’observation des légions en marche vers le Nord ? Cela n’aurait rien d’étonnant à voir l’étendue de l’horizon que l’on y découvre.

D’une beauté toute bucolique, largement ouvert, le site domine un paysage ravissant, il a séduit maints estivants avides de repos. Le panorama va de la chaîne des vanils jusqu’aux sommets de Savoie et le massif des Dents-du Midi, via le Moléson.

Le village appartint longtemps à la seigneurie de Maules, puis à celle de Vaulruz. En 1538, le village fut vendu à l’Etat de Fribourg et fit partie alors du baillage de Vaulruz, puis de Bulle.

Au 19e siècle, une population de 314 âmes y vivait. En 1975, le village fut doté d’un réseau d’eau, ce qui entraîna plusieurs rénovations et transformations d’anciennes bâtisses ; de résidences secondaires, celles-ci sont devenues résidences principales.

Romanens n’a pas d’église, en revanche, on y trouve une magnifique grotte, créée par l’abbé Baudois. Bénie le 15 août 1954, elle porte le nom de « Notre Dame de Lourdes ».

D’autres informations par François Genoud, « Romanens », in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)

Rueyres-Treyfayes

Le village de Rueyres est groupé autour de la chapelle, construite en 1602 par Pierre Python, prieur de Semsales, et fut consacrée par Monseigneur Doros, le   17 avril 1603. Cette chapelle fut fondée en l’honneur de St-Pierre, St-Félix et St-Loup.

Au début, le châpelain n’habitait pas Rueyres, car la commune n’avait pas de logement pour lui. En 1798, le châpelain de Rueyres jouissait de huit poses de terres, louées pour 119 francs, ainsi que 113 francs d’intérêts des capitaux et 63 francs de part de la commune ; son traitement annuel était alors de 295 francs.

Le hameau de Treyfayes, qui vient de « trans (au-delà) » et de « fagus (hêtres) », soit au-delà des hêtres, formait une seigneurie dont le souverain fut, entre autres, François-Pierre de Gottrau, fondateur original de la franc-maçonnerie fribourgeoise. Son nom se réfère à la prospérité, à cette époque, de l’élevage des moutons ; la laine était vendue aux fabriques de drap de Fribourg.

Les habitants de Treyfayes demandèrent la séparation de la paroisse de Vuisternens en 1663, évoquant les mauvais chemins, les ponts sur la rivière souvent emportés et la double contribution aux frais de culte à Rueyres et à Vuisternens. Monseigneur Strambino annexa alors Treyfayes à la paroisse de Sâles, le 14 novembre de la même année.

Le hameau comprend un ensemble de cinq magnifiques fermes datant de 1778, 1790 ainsi que du 19e et du début du 20e. Elles sont toutes répertoriées dans l’inventaire cantonal.

D’autres informations par Marianne Rolle, « Rueyres-Treyfayes », in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)

Sâles

Selon les historiens, le nom de Sâles repose sur plusieurs racines :  « Cella-Cellula », habitation construite sur la propriété gallo-romaine ou « Salix-Salices », signifiant saules/osiers.

La production des campagnards de Sâles était axée sur le blé, l’orge, les lentilles, le chanvre et les pois. On y trouvait un vaste étang baignant la verte frondaison des saules dans ses eaux noires, convoitise des nobles amateurs de poissons à la chair délicate. Un droit de pêche dans l’étang de Sâles, avec d’autres privilèges, d’ailleurs revendiqués par Jean de Blonay, fut à l’origine d’un procès que le duc de Savoie trancha en son château de Ripaille.

En ce temps-là, seigneurs ou nobles dames achetaient à prix d’or des régions entières devenant alors des seigneuries. Les de Blonay possédaient Sâles et Vaulruz, villages que Jacques Champion acheta. Plus tard, Jean de Gruyère vendit à Jeanne de Colombier et à François Champion tout ce qu’il possédait à Sâles, notamment des granges, des prairies et le fameux pré de l’étang avec le droit de pêche, le tout pour 4700 florins d’or. En 1538, le tout fut vendu par les contes de Savoie, à l’Etat de Fribourg.

Du 18e au début du 20e siècle, le café de Sâles ne s’appelait pas « Auberge de la Couronne », mais « Auberge de l’Assurance ».

D’autres informations par Marianne Rolle, « Sâles (Gruyère) », in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS)

La population des villages de Maules, Romanens, Rueyres-Treyfayes et Sâles était de 1220 habitants en 1880, de 1286 âmes en 1920, de 1242 en 1950 et est tombée à 930 à la fin de 1978 ; découvrez le nombre d’habitants actuel.